J’ai été le dernier homme sur la lune
L’objet
Titre original : « The Last Man on the Moon ».
Eugene Andrew Cernan, dit « Gene A. Cernan » est l’auteur principal de sa propre biographie, aidé de Don Davis. J’en ai lut la version traduite en français, par Yann Brindejoin, aux éditions ALTIPRESS (Cf Couverture).
La reliure de l’ouvrage tiens la route, la traduction est simple et facile. Il n’y pas pléthore de terme technique, et un profane peut globalement le lire avec facilité. Certains critiqueront la traduction, mais pour le coup, ça ne m’as clairement pas rebuté.
L’écriture
Cette autobiographie est de bonne qualité. On accroche dés les premières pages, et on souhaite en lire toujours plus ! L’ouvrage est riche de très nombreuses anecdotes, pour notre plus grand bonheur. Gene Cernan y retrace étapes par étapes son ascension inespérée vers ce qui sera son apothéose, sa marche sur la lune. La biographie part de son enfance, plutôt quelconque mais rude, à contextualiser avec les États-Unis de l’époque. Son ascension dans le système éducatif américain, ou il se démarque par de nombreuses aptitudes dans de nombreuses matières et disciplines. Bien que sportifs de haut niveau, il n’est pas forcément le meilleurs des promos qu’il traverse. Fasciné par l’aviation et la puissance en général, il se trouve être un pur produit de la culture conquérante américaine. C’est une véritable épopée, mais bien réelle. Mort, trahison, tension, drame, suspens, tout y est ! C’est ainsi qu’il opte pour tous les chemins possible qui, il l’espère, l’amèneront un jour vers une carrière confortable de commandant ou capitaine. C’est un jour, un peu par hasard, qu’il est appelé pour faire partie de la sélection des futurs astronautes, ce qu’il accepte. cela l’amèneras à suivre des missions d’entrainement toujours plus périlleuses, jusqu’aux missions Gemini 9, Apollo 10 et 17.
C’est donc au travers de son regard qu’on aborde cette course spatiale très rude entre russes et américains. On découvre ainsi véritablement l’envers du décors de la course à la lune. Les tensions et les contraintes très fortes entre les différents astronautes, leur entrainements exténuants, leur rôle de présentoir auprès du public américain, le culte du secret (parfois ridicule), et les précipitations et erreurs, amenant parfois jusqu’aux accidents, et donc la mort… Ce sont des astronautes flambeurs qui roulent à toute vitesse en voiture ou fonce en rase-motte à bord de leur avions de chasse… Mais aussi qui frôlent la mort dans des entrainements de survie dangereux en plein milieu d’une forêt tropicale ou d’un désert pendant 1 semaine ou deux, livrés à eux-même. Ils se taillent vraiment des rôles de héros, ce dont certains vont s’accommoder plus ou moins bien. Certains vont ainsi en profiter, Gene précisant ainsi que bien des femmes souhaitent compter fleurette avec des héros de cette trempe. Mais la NASA en tout cas fait bien comprendre que le moindre divorce peut ternir l’image d’une aussi grande entreprise. Et la sanction dans ces cas là ne pardonne pas : on est vite reclassé ! La vie privé et la vie publique s’affrontent ainsi sur le fond d’une course effrénée vers l’espace. On ne peut nier l’attachement et l’amour que porte Gene pour ses enfants et sa compagne de l’époque, Barbara, ce qui lui permit d’affronter tous les coups durs que pouvaient endurer un casse-cou de son rang, à la tête de tant de responsabilité. La fierté de ces gars, à l’image de la nation derrière eux, va être le moteur formidable qui les conduira aux plus grandes réalisations. Non sans périls.
Ainsi lors de la première mission Gemini 9, ou il effectue sa sortie dans l’espace (la deuxième seulement pour les américains), on se rend compte de l’incroyable audace de la démarche dut à l’absence totale de données sur ce genre de choses. Il frise la mort par épuisement, et perd 6 kilos en 3 jours ! L’un des objectifs qui consistait a tester le fameux AMU fut ainsi annulé. La mission Apollo 10 se déroulera beaucoup mieux, et, au contraire sera couronnée de succès. Elle préfigure la mission Apollo 11 menée par l’équipage qui sera le premier à poser le pied sur le sol lunaire. Thomas Stafford et Gene Cernan doivent ainsi cartographier le sol lunaire pour repérage, notamment à l’aide de caméras Hasselblad (dont certains s’avéra défaillante). Non sans poésie, Gene évoque ainsi la vision d’un lever de terre depuis leur module « Snoopy ». Ce même module subis néanmoins une avarie qui aurait put s’avérer grave. En effet, lors de leur retour sur terre, il tournoya sur lui-même durant environ 15 secondes de manière désordonnée, ce qui les obligea a repasser en mode manuel.
Et enfin, la dernière mission, Apollo 17, qui le consacra dernier homme sur la lune. Cette mission est l’une des plus fournie du programme Apollo, et aussi la seule ou un scientifique sera de la partie. Jack Schmitt, un géologue. L’entente entre les deux hommes, bien que suffisamment cordiale pour mener a bien la mission, sera un peu teintée d’incompréhension. On réalise là la différence d’approche entre un scientifique et ce qui restera finalement un militaire et pilote d’exception.
La mission dura 74h + 58 minutes, ils parcourront 35km, et rapporteront 116,5 kilos de roches.
Bien que prolixe, ils devront prioriser des objectifs et en sacrifier d’autre, et l’installation de certains matériels scientifique s’avérera trop durs.
Alors que Gene quitte le sol lunaire, après, entre autre, y avoir laissé les initiales de sa fille dans la poussière, il prononce ces phrases :
« Alors que nous quittons la Lune à Taurus-Littrow, nous partons comme nous sommes
arrivés et, si Dieu le veut, quand nous reviendrons, ce sera avec la paix et l’espoir pour toute l’humanité. »
« Alors que je fait les derniers pas de l’homme sur la surface, pour revenir à la maison un moment, pas trop longtemps je pense, je voudrais juste dire ce que je crois que l’histoire retiendra :
que le challenge de l’Amérique d’aujourd’hui a forgé la destinée de l’homme de demain. »
« Dieu bénisse les hommes d’Apollo 17 »
Emblême Apollo 17
Depuis ces mots, aucun être humain n’as à nouveau foulé le sol lunaire. L’ouvrage résume ensuite rapidement le reste de sa vie après en quelques pages, surtout sous le prisme de l’aspect marquant d’une telle expérience.
Donc, à lire absolument pour tous ceux qui souhaitent découvrir cette incroyable aventure au travers les yeux d’un simple être humain.